mercredi 18 mars 2009

LE RETOUR AUX SUPER-MALES PALEOLITHIQUES ?


Après les juges-hommes qui pendant 40 ans ont rendus des jugements sacrifiant SUR L'AUTEL DU POLITIQUEMENT CORRECT deux générations de pères en conflit avec leurs "femmes libérées" voilà un jugement courageux , par une juge-femme pourtant peu suspecte d'empathie pour ce père et ses fils , qui ENFIN infléchit la tendance .

Permettre au syndrome de Médée** de s'épanouir pleinement avec l'aide active de la loi , voilà ce qui semble avoir été l'objectif d'une génération de juges nourrie aux mamelles de la "modernité" . Est-ce qu'une page se tourne ! ?

Il serait grand temps car les dégats sont immenses et il faudra une encyclopédie pour les recenser . Cela n'indique-t-il pas aussi cette prise de conscience que , si aprés 2000 ans de machisme patriarcale la famille était encore souvereine jusqu'à la fin des années 60 , aprés seulement 40 ans de féminisme débridée elle est à l'agonie.

Et qu'il va peut-être falloir se préoccuper de classer aussi les mâles humains parmi les espèces protégées si l'on ne veut pas qu'ils décident en masse de retourner aux usages sociaux en vigueur avant le néolithique cad tire ton coup avec toutes celles qui sollicitent tes gamétes et laisse les ensuite se demerder avec les rejetons .

Or c'est la famille qui a permis à l'homme de sortir de l'âge de l'errance paléolithique et d'inventer les civilisations . Il a fallu trés longtemps pour cela et il reste encore des trâces de ce qui prévalait dans ces "âges farouches" .

N'est-ce pas en effet ce que l'on observe encore communément de nos jours dans les sociétés du continent noir-africain ou , quasiment sous notre nez , dans celles de nos départements d'outre-mer et à Tahiti où la famille monoparentale matriarche est , depuis toujours , la norme et non l'exception .

Nos sociétés occidentales qui avaient inventées la famille , le plus souvent monogame , en même temps que l'agriculture pour permettre , entre autre progrés nous distinguant de la bête , que les mâles dominants ne soient plus les seuls à gagner le combat de la reproduction * , prennent à toute allure le chemin de cette regression qui annule 15 000 ans de développement socio-familial .

* A cet égard il semble bien que les petits d'hommes élevés par Xavier Fortin n'ont pas de soucis à se faire car leur père les a particuliérement bien armé pour le combat vital . Un atout précieux dans un modéle de civilisation en bout de course qui retourne à vitesse grand V vers une nouvelle ére des "âges farouches" .

**Médée est cette déesse du Panthéon grecque qui , dévorée de jalousie , n'hésita pas à découper ses enfants en morceaux à seul fin de faire souffrir son dieu de mari .
Il n'y a pas que des avantages à être un "dieu" pour sa gonzesse ...!

( C'était le commentaire du bloggeur )






ARTICLE DU FIGARO

Soustraction d'enfants : deux mois ferme contre le père

Cyrille Louis
17/03/2009 | Mise à jour : 21:57
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«Dans cette histoire, c'est moi qui ai perdu douze ans de ma vie et si je l'ai fait, c'est parce que je devais assumer la légitime défense de mes enfants», a assuré Xavier Fortin
«Dans cette histoire, c'est moi qui ai perdu douze ans de ma vie et si je l'ai fait, c'est parce que je devais assumer la légitime défense de mes enfants», a assuré Xavier Fortin Crédits photo : AP

Xavier Fortin, qui a vécu dans la clandestinité avec ses deux fils pendant onze ans, s'est présenté à la barre comme l'authentique victime d'un imbroglio judiciaire.

De notre envoyé spécial à Draguignan (Var)

L'oeil sombre et la mine brouillée, Xavier Fortin peine manifestement à comprendre ce qui lui vaut de comparaître devant le tribunal correctionnel. Mieux, ce quinquagénaire au verbe hésitant se présente à la barre comme l'authentique victime d'un imbroglio judiciaire face auquel il n'a eu d'autre choix que de soustraire, un jour de janvier 1998, ses deux fils à leur mère. Poussé dans ses retranchements, il lâche même sans ciller : « Dans cette histoire, c'est moi qui ai perdu douze ans de ma vie et si je l'ai fait, c'est parce que je devais assumer la légitime défense de mes enfants. »

Face à lui, dans la salle d'audience surchauffée et envahie par son comité de soutien, la présidente Emmanuelle Bessone ne semble guère convaincue. Patiemment, elle s'efforce de reconstituer l'histoire du douloureux conflit opposant cet éleveur bio à la femme qui, après avoir vécu à ses côtés pendant une dizaine d'années, a soudain décidé de le quitter en 1996.

La présidente : « Par conviction, vous viviez dans un endroit où il n'y avait ni eau ni électricité. Pouvez-vous comprendre qu'au bout d'un certain temps, Mme Catherine Martin ait pu juger ce cadre peu propice à l'éducation d'enfants en bas âge ? »

Fortin, impavide : « Bien sûr, mais du jour au lendemain, elle s'est mise à avoir des prétentions totalement incompatibles avec mes moyens et mes choix de vie. »

Okwari (à gauche)et Shahi Yena Fortin ont assisté au procès de leur père.
Okwari (à gauche)et Shahi Yena Fortin ont assisté au procès de leur père. Crédits photo : AP

En filigrane de la procédure, apparaît la litanie des petites mesquineries et des vrais coups bas dont les vraies victimes ont, à l'évidence, été Okwari et Shahi Yena Fortin, alors âgés de 5 et 7 ans. Des mois durant, chacun des deux parents a tenté de détourner à son avantage les décisions du juge aux affaires familiales. À l'initiative de leur mère, les deux bambins ont été entendus par les gendarmes du Var auxquels ils ont raconté que leur père les faisait boire, fumer et voler dans les magasins. À entendre Xavier Fortin, au contraire, ceux-ci ne supportaient pas de vivre avec leur mère si bien qu'il s'est cru autorisé à les entraîner dans la clandestinité.

«Double peine» pour la mère

Doté d'une personnalité «peu souple» selon l'expert qui l'a récemment examiné, Xavier Fortin affirme aussi, en contradiction avec le dossier, avoir constamment tenté d'établir une médiation avec son ex-épouse, Catherine Martin. En outre, il soutient avoir agi avec pour seul objectif de «préserver le libre arbitre» de ses deux fils - qui semblent pourtant, aujourd'hui encore,vivre sous son étroite emprise psychique. Cherchant sans répit à fendre la carapace des deux enfants, la présidente leur a d'ailleurs lancé, mardi : «Votre mère ne vous a-t-elle jamais manqué ?»

À la barre, Shahi Yena a tout juste pris le temps de réfléchir, avant de répondre : «Si… Mais j'ai l'impression qu'on ne s'en tire pas trop mal.» Puis, plus elliptique : «Tout le monde peut faire des erreurs.»

Avant de requérir deux ans d'emprisonnement dont dix-huit mois avec sursis, le représentant du ministère public a souligné que «la mère de ces enfants vit une double peine dans la mesure où elle ne pourra renouer avec eux que si Fortin retrouve la liberté». Xavier Fortin, qui a déjà purgé sa peine en détention provisoire, a quitté la prison de Draguignan, mardi soir.



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Vous serez des Hommes mes Fils










PUBLIÉ LE 06/02/2009 08:01 - MODIFIÉ LE 06/02/2009 À 10:45 | PROPOS RECUEILLIS PAR JOHANNA NEZRI

Exclusif. Disparus de l'Ariège : "Nous sommes des garçons comme les autres"

Ils ont été retrouvés dans l'Ariège.

Après 11 ans de clandestinité, Manu et Théo parlent de leur parcours pour le moins atypique. Photo DDM, Thierry Bordas

Après 11 ans de clandestinité, Manu et Théo parlent de leur parcours pour le moins atypique. Photo DDM, Thierry Bordas
Après 11 ans de clandestinité, Manu et Théo parlent de leur parcours pour le moins atypique. Photo DDM, Thierry Bordas

Ils sont jeunes, beaux, branchés et très malins. Et ils nous ont ouvert les portes de leur maison, en pleine forêt d'Ercé, sur les hauteurs de Massat. Manu et Théo ont tellement changé d'identité qu'ils ont du mal à retrouver les réflexes orthographiques d'Okwari et Shahi-Yena. En amérindien, le premier signifie ours, le second homme proche de la nature. Une prédestination ? En tous les cas, les deux garçons de 17 et 18 ans précisent qu'ils sont bien à l'origine de ce choix de vie « certes marginale mais heureuse ». Et entendent rendre hommage à l'éducation que leur père leur a donné. Ils ont accepté de parler, d'une seule et même voix de leur mode de vie, de leur adolescence rocambolesque et finalement de leur banalité. Des garçons comme les autres en somme qui ont un téléphone portable, un ordinateur, des petites amies. Mais qui ont appris l'école de la vie beaucoup plus tôt que les autres. Et proposent à ceux qui ont envie de réagir de le faire sur l'adresse mail suivante : media.fevrier@gmail.com


«Nous sommes des garçons comme les autres»

« Aujourd'hui, nous allons bien, très bien, nous sommes heureux d'avoir retrouvé la famille. Sauf que notre père est en prison. »

« À vrai dire, nous nous étions préparés à cette interpellation. Nous avions même planifié, une fois Manu majeur, de revenir au grand jour. On voulait sortir de la clandestinité, on savait que notre père serait incarcéré mais on avait pour objectif de relancer la procédure avec deux témoignages irréfutables à l'appui : les nôtres. Ce qu'on avait décidé tous les trois d'un commun accord c'est que si jamais nous étions découverts, et cela fait un an qu'on s'est un peu relâché, nous ne repartirions pas en cavale. Quitte à ce que Manu passe un peu de temps dans un foyer. Or, le jour fatal est arrivé un peu vite. »

« On changeait de lieu souvent et autant de fois de prénom, on a vécu dans le Lubéron, les Cévennes, le Vaucluse, l'Hérault, chez des amis, dans des communautés. On a pris tout cela comme un jeu au départ, car on l'avait choisi. Mais il y a quand même des inconvénients à vivre en clandestinité, on ne peut pas être salarié, Théo n'a pas pu passer son permis de conduire. On ne peut pas voyager à l'étranger, on est obligé de mentir aux gens qu'on aime bien, on ne peut pas établir de rapport de confiance ou très peu. On a fait le deuil de ne pas pouvoir dire la vérité à tout le monde. »

« Nous n'étions pas désocialisés. On a rencontré une quantité incroyable de personnes, c'était très enrichissant. D'ailleurs, la preuve : nos amis aujourd'hui ont au minimum 22, 23 ans. On sort à Saint-Girons dans les fêtes, on a participé à des foires médiévales, on a même avec notre père ouvert une ferme biologique avec trente chèvres, trente cochons… »

« Notre père est professeur et jusqu'à nos 16 ans, il nous a scolarisés à domicile. Il avait acheté des manuels sur toutes les matières et tous les matins de 8heures à midi, c'était math, français, anglais, sciences naturelles… On a bénéficié d'une éducation exemplaire et exceptionnelle et on ne sera jamais assez reconnaissant envers notre père. Mais en plus de la formation académique, on a acquis énormément de connaissances, sur le terrain, on a appris à faire du fromage de chèvre quand on était dans les Cévennes, on a vécu dans un parc ornithologique et on connaît tout sur les oiseaux. On a fait des formations informatiques également. Manu a obtenu sa licence de cavalier, il a passé ses cinq premiers degrés dans l'attelage et le débardage, il a juste donné son identité à l'oral, et il a pu passer sa formation en étant nourri logé chez un éleveur agréé. Théo, quant à lui, a travaillé de manière non déclarée sur des chantiers. Maintenant que nous avons fait nos papiers d'identité, on va penser aussi à se remettre à niveau sur certains sujets. »

« Pendant ces onze ans, il ne s'est pas passé un seul jour sans qu'on ait eu la possibilité de recontacter notre mère. Notre père nous a obligés à lui écrire souvent, elle ne nous a jamais répondu. Et c'est nous qui avons demandé, un soir en pleurs à notre père de nous garder. On a toujours vécu dans ce milieu certes marginal mais heureux et dans une famille soudée. Quand les relations entre nos parents se sont détériorées, on avait sept et huit ans, notre mère nous a extraits de ce mode de vie, tout d'un coup, on ne pouvait plus voir notre père, notre mère travaillait donc on ne la voyait plus non plus, on vivait en appartement aux Adrets et on avait une nounou. »

« ça nous a traumatisés. On a souffert de maladies psychosomatiques, on passait notre temps chez le médecin. J'ai été couvert d'eczéma, on était stressé. Pendant les vacances de Noël 1998, notre père a eu le droit de nous voir. On est parti avec lui et on n'est plus jamais retourné aux Adrets, c'était le début de la clandestinité. Mais à cet âge, il n'est pas possible de faire un choix entre le père ou la mère, on a juste opté pour la vie qui nous avait rendus le plus heureux. »

« Pour l'instant, ce qui nous importe c'est faire sortir notre père de prison. On en profite pour rattraper le temps perdu, renouer les contacts avec notre mère, Nicolas, notre frère aîné, toute la famille. Tout se pardonne, on repart à zéro. Aujourd'hui, on ne regrette rien, on va forcément se réinsérer dans le système en ne reniant rien de notre vie, on compte trouver notre propre style de vie, nous sommes ouverts à toutes les possibilités. »

« Nous avons envie de dire à ceux qui pensent que nous sommes des Mowgli des temps modernes que nous sommes dix fois plus évolués et matures que des jeunes de notre âge. Qu'en 11 ans de clandestinité, nous n'avons jamais manqué de rien. Nous ne découvrons pas la société, on la côtoyait déjà, on a toujours eu tout ce qu'on voulait. »

La "cabane au Canada" de Xavier et ses Fils












Massat: la petite république des Pyrénées où s'était réfugié Xavier Fortin

Les policiers de Foix ont dû se faire guider par les gendarmes de Massat pour monter arrêter Xavier Fortin au hameau du Galant vendredi 30 janvier. En fuite depuis 11 ans, il s'y cachait avec ses deux enfants pour ne pas remettre ces derniers à leur mère (cf. Libération et LibéMarseille au 06/02). Comment les trois ont-ils pu échapper aux recherches pendant les quatre ans qu'ils ont passé dans leur cabane à plus de 1000m d'altitude?  Visite à Massat, dans cette «petite république» ariégeoise où il est toujours possible de rêver refaire sa vie.



REPORTAGE. Le lieu, lui, est introuvable, au bout d’une piste de neige et de cailloux perchée derrière la forêt d’Ercé après un col à plus de dix kilomètres du village. Le père et ses deux fils qui s’y abritaient des recherches n’étaient, en revanche, pas introuvables du tout.

«J’ai encore croisé Théo il y a 15 jours dans Massat, dit Manang, 15 ans. Il y faisait des courses». Les 685 Massatois les avaient en fait tous les jours sous le nez: en photo à la rubrique des enfants disparus, affichés au bureau de  poste.

Selon le procureur Antoine Leroy, c’est «une personne anonyme appartenant au monde associatif» qui a poussé la porte du commissariat de police de Foix pour dénoncer leur présence.

«Nous, on a autre chose à faire que de s’occuper de savoir qui est qui,commente un monsieur à chapeau dans le col de Sarraillé. Ils ont jamais fait de conneries, c’est bon, c’est tout».

La maison des Fortin au hameau de Galant. Photo: AFP

Le maire Léon-Pierre Galy-Gasparou dit n’avoir jamais rien su de leur statut de fugitifs, ni rien su d’eux en général, d’ailleurs. Sa secrétaire n’a jamais enregistré une quelconque demande d’aide ou d’allocation venant du père.

Ce dernier n’avait pas de compte bancaire, non plus. L’homme connu de tout le canton comme «Pierrot», Pierre Duchêne, n’était, cela dit, peut-être pas pressé de faire savoir qu’il s’appelait en fait Xavier Fortin. Manu et Théo aussi ont changé de prénom. «Ils étaient bien élevés»: c’est tout ce qui intéresse ce buveur de café à la terrasse ensoleillée du Maril.

Le procureur Leroy ne prendra pas les Massatois à rebrousse-poil : «il ne suffit pas d’avoir une drôle de tête pour subir un contrôle d’identité». Ces recherchés ont pu passer 4 ans ici sans y être inquiétés, dit-il parce qu’il n’y a jamais eu de «délit flagrant» les concernant.

Dans la haute vallée qui s’ouvre à plus de 1000m d’altitude sous le sommet du Mont Valier au-dessus du bourg, une série de huttes et cahutes appelées granges abritent des ânes, des brebis, des poules et des canards. Et leurs propriétaires, qui se chauffent au poêle à bois.

«Là-haut, c’est une petite république», explique joliment Bernard, un infirmier psychiatrique à la retraite. Une république qui fonctionne à la solidarité : celui qui peut débrouiller l’autre ne s’en prive jamais, -«je descends au village, je te ramène quelque chose» ou «je nourris aussi tes bêtes pendant que tu n’es pas là».

La commune de Massat, ce sont des versants de montagne abandonnés où chacun peut venir bricoler sa cabane et sa vie sans que ses voisins ne demandent à voir son permis de construire ni son curriculum. 
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Ces jours derniers, Sylvie préfère dire qu’elle «ne connaî(t) pas Pierrot». Elle ne vit plus là, isolée de tout, qu’avec une chèvre et deux brebis. Elle a vendu le reste des bêtes depuis que son compagnon est «à la retraite». Joseph ne se montre pas, il est malade. Il tousse derrière les murs de planches de son habitation.

Sylvie étend son linge. Cette voisine de Pierrot est arrivée ici «en stop, il y a longtemps». Elle a rêvé d’y bâtir du dur et d’y élever ses enfants. Rien de tout ça ne s’est fait, -«c’est la vie». La vie de ces néo-ruraux, c’est finalement la vie de tout le monde, moins le minimum de confort.

«De quoi est-ce que nous vivons ? rigole Digger l’Anglais, sur le banc qu’il s’est sculpté dans un tronc d’arbre, plus bas vers le col. Comme Pierrot, répond-il :d’élevage et de vente sur les marchés». Digger est moins loquace pour évoquer la vente directe à des bouchers amis. «On n’est pas dans le circuit, s’amuse-t-il. Ça ne rapportera jamais rien, on est fou !»

Ces néo-ruraux accrochés à l’élevage de montagne ou devenus artisan comme Olive ou commerçant bio comme Odile, ont pour la plupart ces «drôles de tête»évoquées par le procureur Leroy.

La périphérie montagnarde de Massat est occupée par ce monde très doux qui a des piercings dans le nez et des cheveux longs remontés en chignon sur le haut du crâne.

C’est en tout cas grâce à eux que la commune est passée de 589 habitants au recensement de 1999 à 685 à celui de 2005. Et que l’école reste ouverte. Le maire Galy-Gasparrou, professeur d’histoire politique à la Sorbonne en convainc toujours quelques-uns d’être de son conseil municipal.

Xavier Fortin alias Pierrot n’avait pas de chignon, selon Manang qui est allé plusieurs fois chez Manu et Théo au hameau de Galant, «même si ça caillait un peu chez eux». Il avait «une queue de cheval». Mais tout ce qui intéresse ce petit blond venu de la Charente, c’est de savoir si ses copains vont ou non revenir «là-haut».

Le procureur Leroy pourrait le rassurer auquel Manu et Théo ont dit leur intention de ne pas changer de vie.

GLv.

XAVIER FORTIN EST UN PAPA FORMIDABLE




















VOILA UN PAPA  QUI EST FORMIDABLE . IL A DEUX FILS PECHUS ET MAGNIFIQUES - TOUT EST EN ORDRE ... CA NOUS CHANGE UN PEU !

Leur mère ? Elle était « morte ». « Quand on répond ça, ça coupe court à toute discussion », dit Okwari, 17 ans.

Souvent, ils ajoutaient : « Morte d’un cancer du cerveau. »

ainsi, le père en veuf imaginaire, les deux fils en orphelins qui n'en étaient pas et le savaient, ont vécu onze ans dans la clandestinité, pendant que leur mère, bien vivante, les cherchait en vain.

Xavier Fortin, 52 ans aujourd’hui, avait soustrait les deux fils à Catherine Martin, fin décembre 1997.

Shahi Yena, l’aîné, avait sept ans. Okwari, cinq. Les deux gamins, aux prénoms amérindiens, ne voulaient pas, dit le père, retourner avec leur mère. Ils préféraient la liberté, la vie de bohème, semi-nomade, du paternel.

Catherine avait partagé, un temps, ce mode de vie, depuis 1987. Avant de s’en lasser. C’est elle qui a commis le premier délit, en le quittant en juin 1996, avec les enfants, sans prévenir, pour rejoindre, à mille kilomètres de leur demeure en Normandie, ses parents, aux Adrets (Var).

La justice condamne alors Catherine à six mois de prison avec sursis, pour non représentation d’enfants, en novembre 1996. Mais la justice laisse les fils à la mère, alors que le père en a la garde provisoire.

Forcément, Xavier Fortin vit ça comme une injustice.

Un an plus tard, il enlève ses enfants car ils seraient, selon lui, « victimes d’une tentative d’aliénation » dans sa belle-famille.

« Un lavage de cerveau ? », demande la présidente Emmanuelle Bessone, du tribunal correctionnel de Draguignan (Var), qui le juge hier, pour soustraction d’enfants mineurs.

Il acquiesce : « Un rejet extrême et brutal de nos valeurs. Il y avait une volonté de détruire toute leur enfance. Mes enfants, j’ai tout fait pour qu’ils restent libres. »

Ils sont là, au tribunal. Sûrs d’eux, crâneurs. Bien dans leur peau, en apparence. « On s’en sort pas trop mal, j’ai l’impression », dit Shahi Yena, 18 ans.

Et ils volent au secours du père, emprisonné depuis début février. « S’il est incarcéré, c’est en partie à cause de nous, dit Shahi Yena. Mais s’il y a quelqu’un qui nous a séquestrés, c’est la mère ! », assène-t-il, en référence aux premiers faits de 1996.

La souffrance de Catherine ? « Je comprends, mais elle a fait des erreurs qu’elle reconnaît », assure l’aîné.

Le cadet ajoute : « Elle a eu le choix. » En fait, non.

Okwara affirme que la fuite, « c’était [son] choix ». « Vous aviez cinq ans ! », lance la présidente, incrédule. « On a vécu dans la clandestinité, ça ne nous a pas empêchés d’avoir une vie sociale, poursuit Okwara. Ça a été une expérience très enrichissante. »

Un expert psychiatre estime que les deux garçons ne souffrent d’aucune pathologie : Xavier Fortin s’occupait bien d’eux.

Mais ils ont une « fascination » pour le père, reproduisent son discours, sans recul, sujets à une « emprise psychologique ».

« Je ne suis absolument pas manipulé », rétorque Shahi Yena, chez qui l’expert a noté « une froideur par rapport à l’image de la mère » et un « trouble du caractère » proche d’un sentiment de « toute-puissance ». Soit « le contraire d’une éducation libérale » prônée par leur père. 

Me Renaud Arlabosse, partie civile pour la mère, juge « un peu totalitaire » Xavier Fortin, qui a « choisi de tuer symboliquement la mère ».

Pour les deux garçons, elle ne semble d’ailleurs pas avoir ressuscité, même s’ils l’ont rencontrée.

Ils ne voient que leur père, angoissé dans le box, mais sans remords ni regrets.

« Il est en prison alors qu’il a fait preuve d’amour pour ses enfants », regrette Okwara.

Xavier Fortin se dessine aussi en victime,  « indifférent » à l’égard de Catherine, selon un expert psychiatre.

Fils de médecin, il assure : « Je n’avais pas le choix. Je me suis senti en situation de légitime défense de mes enfants. »

Qui étaient, selon lui, physiquement malades, même si rien ne le démontre dans le dossier.

« Sinon, ils auraient été démolis physiquement, et ils ne seraient pas ce qu’ils sont devenus. »

Alors, ils ont fuit dans le Gers, la Haute-Garonne, les Cévennes, le Vaucluse, le Gard, puis finalement  à Massat, en Ariège, où un témoignage anonyme a conduit à son arrestation, début février.

Le père s’est appelé Paco, Mikael, Pierre Duchène, Bertrand Delaroque.

Les enfants Manu, Théo, Jean-François, Michel. Il leur faisait l’école le matin et ils bénéficiaient d’un comité de soutien.

A Massat, il vivait comme éleveur, avec 180 euros par mois. Une dame qui les a hébergés a trouvé les enfants « très évolués » et le père « paranoïaque ».

« Parano ? Avec ce  qu’on a vécu…, soupire Xavier Fortin, dans la plainte perpétuelle. Ces douze ans, c’est un cauchemar. Mais je ne regrette pas.»

« Il s’est enfoncé dans la négation de la mère, déplore le substitut Laurent Robert. Jamais il ne se remet en questions. »

Le substitut rappelle que, à cinq et sept ans, les enfants « n’avaient pas le discernement pour faire un choix ».

Il requiert deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et le maintien en détention.

« Comment ? Vous allez le punir lui, donc finalement les enfants, et la mère ?», déplore Me Pascaline Saint-Arroman Petroff, son avocate.

La mère ? Absente, hier, par volonté de s’effacer. « Sa position est la plus difficile, assure Me Arlabosse, partie civile. Elle n’agit pas par vengeance ou colère. Elle veut reconstruire une relation sereine avec ses enfants. »

Pas évident : Okwara lui reproche de ne pas avoir retiré sa constitution de partie civile contre leur père, comme elle l’avait annoncé lors de son arrestation : « Elle nous a menti. »

Xavier Fortin a été condamné à deux ans de prison, dont 22 mois avec sursis. Compte tenu de sa détention provisoire, il a été remis en liberté dans la soirée.

MICHEL HENRY
ENVOYÉ SPÉCIAL À DRAGUIGNAN


** Voir Article de Libé Marseille + ses commentaires avec ce lien

C'est mon Papa à Moah !


C'est ce que dit ma fille Zoé alors que son grand frére Julius prenait cette photo , en ce jour de juillet 2004 où je ne savais pas encore que je voyais mes enfants chéris pour la derniére fois .

C'est pour eux , pour cultiver ce qui nous lie , que je commence ce blog , presque 5 ans après leur enlévement par leur mère . 

Pour que l'absence ne soit pas plus forte que la mémoire et que les liens du sang et du coeur défient le temps .